travail préparatoire à mon nouveau projet

Publié le par MMM

En l’an de grâce je ne sais plus combien, quelque part vers la moitié du quatrième siècle qui suivit la naissance de l’enfant noir, Saint Augustin déclara que : « Le monstre est celui dont l'aspect nous est inhabituel par la forme de son corps, sa couleur, ses mouvements, sa voix, et même les fonctions, parties ou qualités de sa nature. » Sorcière, hérétique et gnome lubrique. Tout ce qui diffère est susceptible de se faire taxer de monstruosité. Dans une foule de moutons celui qui miaule est suspect. Miaou.

Symétriquement, à mi chemin du quatrième siècle précédant la venue du poupon joufflu, Aristote expliqua que :[ « Le monstre est un phénomène qui va à l’encontre de la généralité des cas mais non pas à l'encontre de la nature envisagée dans sa totalité »

De ce fait, et du haut lieu de notre lumineuse intelligence dont nous vous gratifions déjà depuis une demi-page, nous déduisons : les gens étaient moins cons avant la naissance du marmot des zélotes. Force est de constater que le commentaire de l’Aristotounet va un iota plus loin. Nonobstant, justement, lui n’avait pas encore essuyé le fracas retentissant de la Bonne Nouvelle ; ne blâmons pas trop Saint-Augustin, plaignons-le plutôt, traitement parfaitement chrétien.

Je m’égare je m’égare et j’en reviens à mes chameaux : le monstre diffère du groupe de par sa nature mais le monstre appartient à la nature. Bordel de chiotte sentez-vous poindre la contradiction ?

Le monstre est un être qui n’obéit pas aux critères caractéristiques de son genre, qui refuse les déterminations génériques, qui s’insurge « malgré lui » contre les « lois » de la nature. C’est un être hors loi, hors norme. Parfaitement autonome. Un monstre n’est un monstre que fonction d’un présupposé d’une finalité de la nature[1].

Donc la diversité est naturelle et la notion de groupe, fâcheusement associée à celle de transhumance, est une hérésie qui va à l’encontre d’une dynamique originelle.

Ou, serait-ce qu’au sein d’une même espèce, nous soyons plusieurs. Qu’il y ait les moutons, et ceux qui miaulent.

Miauler au milieu des bêlements, snober les ordres, feindre l’indifférence, afficher une parfaite autonomie, une suffisance câline et propre, un sens de l’esquive félin en tous poils.

Le poil à la laine,

Le crin à la tonsure,

La liberté à l’abattoir.

. [ ]Monstre, mostrare mostrapatum du greco-celto-zoroastriste « mostraméchouille ».

Qui montre, qui est montré, annonciateur, présage, bestiau retentissant de dissonance. Définition monstrueuse de ce qu’est le monstre, littérature abondante sur le sujet, en anthropologie notamment, la figure de l’altérité, le concept du mal, la forge de la nature humaine.

Ayant dûment rempli mon devoir d’hommage aux sciences sociales en me rendant à l’incipit, conséquent s’il en est, ci-dessus, mesdames et mesdames, je m’en vais maintenant gaiement forniquer avec moi-même sur le thème et l’anathème du monstre, oh oui du monstre !! je suis un freak, un phénomène de foire, un bouffon littéral. Et mon nom nique ta mère parce que tu en redemandes.

Je suis vulgaire.

[1] Maffesoli la part du diable

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