Vivere

Publié le par MMM

Euthanasie sa grand mère

 

Part en jurant

De n’avoir jamais d enfants

 

 

Elle le sent ce sourire de pute

 

Qui frise au coin de sa bouche

 

Qui ne demande qu à être assumé

Qu à sortir

 

Elle le sent ce sourire de pute

 

Ce sourire de pute

Qui s étire

Comme un œil bleu

 

Ce sourir de pute qui s’étire

A l infini

Et toujours

Sourit

 

Ces grands airs pincés

Ils sont aussi en elle

 

Ces attitudes fières et malsaines

Elles sont aussi en elle

 

Elle est génétiquement programmée

Pour devenir

 

Une pute qui sourit

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La porte s’ouvre lourdement. Mécanique et noire. Vladimir est las. D’un renflement de poitrine il nous invite à le suivre et découvre un long corridor.

 

Légendaire. « LE CORRIDOR D’OR DORT D’HORES et déjà ».

 

Un couloir dithyrambique pavé de lingots, un tunnel doré et douloureux où gisent, nombreux, les vains témoignages d’une gloire passée.

Celle d’une artiste, d’un ego, d’une expression forte de l’être-au-monde, d’un ultime degré de la volonté de puissance.

 

Des portraits, des revues de presse, des articles d’encyclopédie…une paperasse d’or qui tente de figer dans l’éternité ce qui déjà n’est plus.

 

Au fond du corridor, il fait de plus en plus sombre. L’or qui recouvre les murs semble tout occupé à regagner l’entrée du tunnel, tant l’air ici, est inexistant.

 

 

Les murs eux-mêmes s’écartent de plus en plus, se dérobent sous les doigts de Nana-Rose qui rampe, liquéfiée, jusqu’aux appartements de sa grand-mère agonisante.

 

Au haut d’un escalier un sol suspendu à lui-même.

 

Silence. Absence totale de bruit, de source sonore.

Une pleine obscurité.

 

Nana-Rose n’entend plus que le sang qui cogne contre sa rétine. Elle n’ose même plus respirer.

 

Vladimir, a l’habitude.

Vladimir gravit la dernière marche de l’escalier et s’avance sur le damier qui lévite.

 

Nana-Rose l’entend marcher, s’éloigner, de plus en plus.

 

Puis le clic d’un interrupteur ; une lampe façon seventies qui s’allume sur un bar. Louis armstrong se met immédiatement à houingrer en fond.

Vladimir fait signe à la nana de le rejoindre.

 

Sur le bar, un bras sec étend une main morte.

Des doigts qui s’effritent sur une bouteille de vieux scotch.

 

 

 

La reine mère est la.

 

Un chien rouge est à ses pieds, vocifère bave et grogne en direction de la Nana. Il a déjà le plastron de Vladimir dans la gueule.

 

La reine mère ne parle plus depuis quelques mois. Elle regarde. Elle roule des yeux malins dans tous les recoins (nb : qui deviennent de plus en plus difficiles à trouver vu que les murs eux-mêmes rechignent désormais à tenir le crachoir à la vieille acariâtre).

 

Maintenant, elle destine son gros œil bleu à sa petite fille, sa douce et gentille petite fille venue soulager sa conscience en cette veille de kaddisch.

 

La petite fille s’avance en se cachant derrière ses anglaises.

Elle bredouille « Qu’une fois encore le grand Schmoupssy soit loué : j’ai l’honneur et le privilège de pouvoir saluer la reine mère… »

 

La vieille est flattée mais se moque de ces jérémiades ineptes et obséquieuses. La vieille a soif. Elle en veut plus.

 

D’un doigt accusateur elle désigne Vladimir, qui vient de récupérer son plastron. Et tourne son air furieux vers son fidèle valet. Elle comprime son visage en une terrible grimace et fixe violemment le domestique.

 

Vladimir, a l’habitude.

Vladimir ne bouge pas et feint l’indifférence auprès du chien rouge qui grogne de plus en plus férocement.

 

L’expectative de Nana-Rose, dont la nervosité va crescendo, la fait fredonner. L’arlésienne.

 

L’arlésienne.

 

La vieille tient toujours Vladimir en joue. Un battement de cils suffira à déclencher l’assaut canin. Le final.

 

Mais la vieille est de bonne humeur. Elle tombe le regard ; le chien se recouche ; Vladimir respire.

 

Oh et puis non c’est trop tentant.

 

Le Rotweiler se rue sur le nègre blanc. Le déchire, le saigne.

 

La vieille sourit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lorsque tout est fini, Nana-Rose, révulsée, désespérément choquée, considère sa grand-mère, grosse comme un sucre. Nana-Rose ne comprend pas d’où lui vient cette cruauté, cet égotisme impitoyable qui lui fait tout détruire sur son passage.

 

Alors elle se met à hurler, à interpeller la reine mère en la tutoyant, en lui intimant savoir vivre et commisération, en la renvoyant à son devoir d’exemplarité, invoquant son intelligence et son bon sens le plus élémentaire…

 

La reine-mère se saisit alors d’une mine épouvantable. Elle bouge sèchement la tête vers sa petite fille. Lentement, très lentement, elle détale un large sourire bleu.

 

Nana-Rose a juste le temps de fuir alors que le chien rouge s’élance déjà.

 

Elle regagne « LE CORRIDOR D’OR DORT D’HORES et déjà » à toute vitesse, le chien sur ses pieds, quand soudain elle entend un hurlement, un cri profond poussé des entrailles, et puis une voix de femme qui se brise et sanglote.

 

Le chien rouge est déjà en train de courir pour retrouver sa maîtresse ivre de whisky et de douleur et qui se répand sur le damier suspendu.

 

Nana-Rose s’est arrêtée, et revient sur ses pas.

 

Au haut de l’escalier une grande pièce vide et froide, le tic-tac d’une horloge qui n’est pas à l’heure. La petite vieille se cramponne à son chien en pleurant comme une petite fille.

 

L’autre petite fille se rapproche, et s’agenouille auprès de la reine. Quand celle-ci s’aperçoit de la présence de l’autre, elle s’étrangle, interdite, prise sur le vif. Du regard elle tente de protester, de retrouver de sa superbe…mais son visage à nouveau se brise.

 

Deux losanges bleu sec demandent à Nana-Rose Monde pourquoi.

 

Nana-Rose Monde ne sait pas.

 

Deux losanges bleu sec implorent Nana-Rose Monde de les aider.

 

Nana-Rose Monde a une idée.

 

 

« LE CORRIDOR D’OR DORT D’HORES et déjà »

 

Nana-Rose Monde contemple ces photos de famille, ces simulacres de joie, ces instantanés mis en scène.

 

Tous ces tableaux de famille, sa grand-mère, sa mère…il y a même un portrait de la grande Antonina Peschka, défunte mère de la reine-mère.

 

Antonina Peschka était une femme superbe, brune de caractère venue du froid. Elle était aussi une ogresse vorace toute dévouée à sa propre cause. D’un égocentrisme sans pareil.

C’est ainsi que quand ses charmes ont finalement cédé aux assauts du temps, Antonina Peschka, n’ayant plus les moyens de son insupportabilité, s’est progressivement retrouvée seule, complètement seule. 

 

Elle a été retrouvée sur le sol de sa salle à manger. Elle aurait été à moitié dévorée par le chien qui lui tenait lieu de seule compagnie depuis 15 ans déjà.

Un chien.

 

Vraisemblablement bleu.

 

Pourquoi ?

http://jonass.over-blog.com/Euthanasie sa grand mère

 

Part en jurant

De n’avoir jamais d enfants

 

 

Elle le sent ce sourire de pute

 

Qui frise au coin de sa bouche

 

Qui ne demande qu à être assumé

Qu à sortir

 

Elle le sent ce sourire de pute

 

Ce sourire de pute

Qui s étire

Comme un œil bleu

 

Ce sourir de pute qui s’étire

A l infini

Et toujours

Sourit

 

Ces grands airs pincés

Ils sont aussi en elle

 

Ces attitudes fières et malsaines

Elles sont aussi en elle

 

Elle est génétiquement programmée

Pour devenir

 

Une pute qui sourit

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La porte s’ouvre lourdement. Mécanique et noire. Vladimir est las. D’un renflement de poitrine il nous invite à le suivre et découvre un long corridor.

 

Légendaire. « LE CORRIDOR D’OR DORT D’HORES et déjà ».

 

Un couloir dithyrambique pavé de lingots, un tunnel doré et douloureux où gisent, nombreux, les vains témoignages d’une gloire passée.

Celle d’une artiste, d’un ego, d’une expression forte de l’être-au-monde, d’un ultime degré de la volonté de puissance.

 

Des portraits, des revues de presse, des articles d’encyclopédie…une paperasse d’or qui tente de figer dans l’éternité ce qui déjà n’est plus.

 

Au fond du corridor, il fait de plus en plus sombre. L’or qui recouvre les murs semble tout occupé à regagner l’entrée du tunnel, tant l’air ici, est inexistant.

 

 

Les murs eux-mêmes s’écartent de plus en plus, se dérobent sous les doigts de Nana-Rose qui rampe, liquéfiée, jusqu’aux appartements de sa grand-mère agonisante.

 

Au haut d’un escalier un sol suspendu à lui-même.

 

Silence. Absence totale de bruit, de source sonore.

Une pleine obscurité.

 

Nana-Rose n’entend plus que le sang qui cogne contre sa rétine. Elle n’ose même plus respirer.

 

Vladimir, a l’habitude.

Vladimir gravit la dernière marche de l’escalier et s’avance sur le damier qui lévite.

 

Nana-Rose l’entend marcher, s’éloigner, de plus en plus.

 

Puis le clic d’un interrupteur ; une lampe façon seventies qui s’allume sur un bar. Louis armstrong se met immédiatement à houingrer en fond.

Vladimir fait signe à la nana de le rejoindre.

 

Sur le bar, un bras sec étend une main morte.

Des doigts qui s’effritent sur une bouteille de vieux scotch.

 

 

 

La reine mère est la.

 

Un chien rouge est à ses pieds, vocifère bave et grogne en direction de la Nana. Il a déjà le plastron de Vladimir dans la gueule.

 

La reine mère ne parle plus depuis quelques mois. Elle regarde. Elle roule des yeux malins dans tous les recoins (nb : qui deviennent de plus en plus difficiles à trouver vu que les murs eux-mêmes rechignent désormais à tenir le crachoir à la vieille acariâtre).

 

Maintenant, elle destine son gros œil bleu à sa petite fille, sa douce et gentille petite fille venue soulager sa conscience en cette veille de kaddisch.

 

La petite fille s’avance en se cachant derrière ses anglaises.

Elle bredouille « Qu’une fois encore le grand Schmoupssy soit loué : j’ai l’honneur et le privilège de pouvoir saluer la reine mère… »

 

La vieille est flattée mais se moque de ces jérémiades ineptes et obséquieuses. La vieille a soif. Elle en veut plus.

 

D’un doigt accusateur elle désigne Vladimir, qui vient de récupérer son plastron. Et tourne son air furieux vers son fidèle valet. Elle comprime son visage en une terrible grimace et fixe violemment le domestique.

 

Vladimir, a l’habitude.

Vladimir ne bouge pas et feint l’indifférence auprès du chien rouge qui grogne de plus en plus férocement.

 

L’expectative de Nana-Rose, dont la nervosité va crescendo, la fait fredonner. L’arlésienne.

 

L’arlésienne.

 

La vieille tient toujours Vladimir en joue. Un battement de cils suffira à déclencher l’assaut canin. Le final.

 

Mais la vieille est de bonne humeur. Elle tombe le regard ; le chien se recouche ; Vladimir respire.

 

Oh et puis non c’est trop tentant.

 

Le Rotweiler se rue sur le nègre blanc. Le déchire, le saigne.

 

La vieille sourit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lorsque tout est fini, Nana-Rose, révulsée, désespérément choquée, considère sa grand-mère, grosse comme un sucre. Nana-Rose ne comprend pas d’où lui vient cette cruauté, cet égotisme impitoyable qui lui fait tout détruire sur son passage.

 

Alors elle se met à hurler, à interpeller la reine mère en la tutoyant, en lui intimant savoir vivre et commisération, en la renvoyant à son devoir d’exemplarité, invoquant son intelligence et son bon sens le plus élémentaire…

 

La reine-mère se saisit alors d’une mine épouvantable. Elle bouge sèchement la tête vers sa petite fille. Lentement, très lentement, elle détale un large sourire bleu.

 

Nana-Rose a juste le temps de fuir alors que le chien rouge s’élance déjà.

 

Elle regagne « LE CORRIDOR D’OR DORT D’HORES et déjà » à toute vitesse, le chien sur ses pieds, quand soudain elle entend un hurlement, un cri profond poussé des entrailles, et puis une voix de femme qui se brise et sanglote.

 

Le chien rouge est déjà en train de courir pour retrouver sa maîtresse ivre de whisky et de douleur et qui se répand sur le damier suspendu.

 

Nana-Rose s’est arrêtée, et revient sur ses pas.

 

Au haut de l’escalier une grande pièce vide et froide, le tic-tac d’une horloge qui n’est pas à l’heure. La petite vieille se cramponne à son chien en pleurant comme une petite fille.

 

L’autre petite fille se rapproche, et s’agenouille auprès de la reine. Quand celle-ci s’aperçoit de la présence de l’autre, elle s’étrangle, interdite, prise sur le vif. Du regard elle tente de protester, de retrouver de sa superbe…mais son visage à nouveau se brise.

 

Deux losanges bleu sec demandent à Nana-Rose Monde pourquoi.

 

Nana-Rose Monde ne sait pas.

 

Deux losanges bleu sec implorent Nana-Rose Monde de les aider.

 

Nana-Rose Monde a une idée.

 

 

« LE CORRIDOR D’OR DORT D’HORES et déjà »

 

Nana-Rose Monde contemple ces photos de famille, ces simulacres de joie, ces instantanés mis en scène.

 

Tous ces tableaux de famille, sa grand-mère, sa mère…il y a même un portrait de la grande Antonina Peschka, défunte mère de la reine-mère.

 

Antonina Peschka était une femme superbe, brune de caractère venue du froid. Elle était aussi une ogresse vorace toute dévouée à sa propre cause. D’un égocentrisme sans pareil.

C’est ainsi que quand ses charmes ont finalement cédé aux assauts du temps, Antonina Peschka, n’ayant plus les moyens de son insupportabilité, s’est progressivement retrouvée seule, complètement seule. 

 

Elle a été retrouvée sur le sol de sa salle à manger. Elle aurait été à moitié dévorée par le chien qui lui tenait lieu de seule compagnie depuis 15 ans déjà.

Un chien.

 

Vraisemblablement bleu.

 

Pourquoi ?

 

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